Témoignages 2015 – page 4

Témoignage N1 :

J’ai passé le concours de Caen deux fois.

La première fois je l’ai passé pendant ma terminale S, « pour voir ». Cela m’a permis de me faire une petite idée de la difficulté, notamment sur le QCM de français. Et de repérer que quelques questions de culture générale portaient sur Caen, sa région et son histoire.
Après un an de prépa me revoilà à Caen. Et c’est reparti. La culture générale est très variée (histoire, actualité, littérature, santé, géographie…et deux questions « normandes »: une sur Caen et une sur la Normandie)  ) et le français reste à peu près sur le modèle des années précédentes. Je sors du concours en ne sachant pas du tout comment je me suis débrouillée. Il y  plus qu’à attendre….Résultat: je suis admissible avec 76/120 en français et 38,5/60 en culture générale.
Donc retour à Caen pour la deuxième partie. Je passe le résumé et la discussion, ainsi que la dictée. Après être sortie je m’aperçois que j’ai fais une faute d’orthographe sur un mot qui revenait 3 fois dans la dictée. C’ est mal parti. Mais il faut encore passer l’oral le lendemain matin.
Je me présente donc, très stressée, dans la « salle d’attente » 30 minutes avant mon heure de passage. Je n’ai jamais aimé les oraux et c’est le premier que je passe en orthophonie. L’un des deux examinateurs vient me chercher. Il se présente pendant que nous marchons vers la salle et m’explique que sa collègue est orthophoniste. Ils me font faire des exercices de rétention (2 séries de chiffres, 2 phrases…), puis ils me demandent de chanter, exercice dans lequel je ne suis pas du tout à l’aise mais qui est très court: à peine un refrain dans mon cas. Ensuite je me présente et ils me posent des questions, notamment sur mon nombre d’admissibilités, sur mon envie de venir à Caen: qu’est ce qui me motive, est-ce que ce n’est pas trop de loin de ma famille …Le tout en 15 minutes, ce qui est très très court. Le jury est souriant et plutôt encourageant, mais je ne sais pas trop quoi en penser.
Finalement les résultats arrivent: 41,98/60 en dictée, 30/60 en rédaction et 84/120 à l’oral.
Je suis donc 22ème sur la liste complémentaire et je serai finalement rappelée aux alentours du 13 juillet…ouf!
Je suis donc caennaise depuis septembre et j’en suis très heureuse. Caen est une belle ville, sympa et très étudiante. Et pas très loin de la mer..
  Témoignage N2

La veille j’avais passé la dictée sans relecture et l’épreuve de résumé/discussion. Je pensais ne pas avoir réussi, mais pour me remotiver je me disais que l’oral pourrait compenser ces notes. 
Me voici prête pour l’oral! Il y a plusieurs groupes de jurys (7 apparemment), donc plusieurs personnes étaient convoquées en même temps.

Nous attendons tous dans la même salle, nous sommes une quinzaine. Mon temps d’attente est assez court car mon jury n’a pas de retard. C’est un homme qui vient me chercher, il s’agit de l’un de mes jurys, un neurologue. J’entre dans la salle et vois le deuxième jury, une orthophoniste. Ils se présentent brièvement et me demandent de faire de même. L’orthophoniste me demande mon parcours: bac et post-bas.

Ils me demandent alors de chanter une chanson et que si je le souhaite je peux me mettre debout. Ce que je fais, je leur présente ma chanson et chante aux Champs Elysées de Joe Dassin (un complet et le refrain).

Je retourne à ma place puis les exercices commencent: des logatomes à lire, la dictée d’une phrase, un texte à lire, des rétentions de chiffres (7) et enfin la rétention de phrases (2) la dernière étant particulièrement difficile car elle mêlait des mots et des nombres (« le train Paris-Montpellier prévu à 12h34 entrera en gare de Lyon avec 20 minutes de retard voie 7 », quelque chose de ce goût-là). Pendant tout ce temps, le neurologue ne m’a pas regardée, il jouait sur son téléphone ou regardait ses messages. Je pense que c’était un rôle mais sans conviction.

Viennent alors les motivations, l’orthophoniste m’a posé plusieurs questions comme qu’est-ce que le métier d’orthophoniste, voulez-vous devenir orthophoniste que pour les enfants, pourquoi avoir choisi ce métier? Orthophoniste en ORL, ça vous intéresserait? Le neurologue relevait la tête de temps à autre quand je disais quelque chose qui l’interpellait.

L’entretien est passé très rapidement. Il ne dure qu’une vingtaine de minutes. Je suis sortie, j’ai pris mes affaires dans la salle où d’autres attendaient leur tour, avant même que je sois partie le neurologue venait chercher un nouveau candidat. Je suis partie sur un avis mitigé. 

Enfin l’essentiel c’est que j’ai été prise, 20ème sur liste principale!

Témoignage N3

J’ai préparé les concours d’entrée en école d’ortho l’année de mes 26 ans.
Je venais d’un milieu professionnel dans lequel je ne m’épanouissais pas. J’ai en effet derrière moi un Master en Urbanisme / Aménagement du Territoire qui m’a permis de travailler deux années sur Paris en agence de Conception lumière. Mais ce travail ne me convenait pas. J’ai alors décidé de quitter mon poste pour me lancer dans la préparation des concours.
J’ai commencé à préparer les concours en septembre 2014, avec le CNED. Et pour ma part cea à s’est très bien passé. Cours très sérieux, sujets blancs dans les thèmes, corrections approfondies. Il me semble que c’est une formule parfaite pour quelqu’un d’organisé et de rigoureux. Il faut savoir rester concentré, se trouver un rythme et s’y tenir. Si le fait d’être seul peut en rebuter certains, il me semble que le CNED conviendra à n’importe qui sachant s’organiser et se tenir à une discipline. Le contact avec les profs est facile et en général les réponses arrivent rapidement.

Je retiens du concours de Caen une épreuve de culture générale très importante pas forcément adaptée à un public post-bac. Mais qui moi m’a beaucoup avantagée.
J’ai préparé cette épreuve en lisant la presse quotidiennement. Il faut être ouvert sur tout, n’importe quel sujet peut tomber. J’ai beaucoup regardé cette année-là l’émission C’est pas sorcier de Fred et Jammy sur tous les sujets : les agrumes, le débarquement, les châteaux-forts, Ariane 5 … C’est le meilleur moyen de balayer large. Et puis ça aide aussi en vocabulaire. On apprend plein de nouveaux mots.
Le Parc des Expo est très impressionnant,  tous les candidats se retrouvent ensemble. C’est à ce moment-là qu’il faut rester concentré et focalisé sur son concours.
L’important pour moi est de rester vraiment dans sa bulle, ne pas se laisser perturber par la foule de candidats. Et garder confiance en soi.

L’oral de Caen était le premier oral de « la saison ». Je l’ai donc abordé très anxieuse. C’est vraiment le moment où l’on se retrouve face à tous ses doutes. Et c’est bien normal. On perd confiance en soi, on ne se sent pas à sa place, on perd pied. Mais cela revient vite.
J’avais réussi à obtenir plusieurs oraux donc cela aide beaucoup. On relativise un peu plus.
C’est un oral très rapide.  Le jury est composé de deux personnes, dans mon cas une orthophoniste et un psychologue. Les deux personnes sont tout à fait bienveillantes. Il faut rapidement se présenter, mettre l’accent sur ses spécificités. Le jury rebondit ensuite sur ce que l’on vient de dire. Il faut savoir anticiper les questions qui vont nous être posées. Pour ma part sur la reconversion, les raisons, son financement … .Mais il ne cherche pas à nous mettre mal à l’aise. L’idéal est de rester sûr de soi et confiant dans ce que l’on dit. Il faut montrer que l’on croit vraiment en notre projet.
Les épreuves de mémoire ne sont vraiment pas difficiles. J’avais à peine préparé ce genre d’exercice et cela s’est très bien passé. Un entraînement la semaine d’avant suffira largement. Pareil pour l’épreuve de chant, il faut rester confiant, se lever, se mettre à l’aise et se lancer.
Durant l’oral il faut veiller à bien regarder le jury, alterner d’un membre à l’autre, prendre le temps de réfléchir avant de répondre à une question, être posé. Et c’est comme ça que l’on gagne des points.
Je suis ressortie un peu déstabilisée par la durée. C’est vraiment très court et cela va  très vite !
Mais j’ai été ravie de recevoir ma lettre d’admission quelques semaines plus tard.

Voici mes notes :
Grammaire/ortho/sémantique : 76/120
Culture gé: 38/60
Dictée: 40/60
Résumé/commentaire: 33/60
Oral: 107/120

Témoignage N4

Lorsque j’ai passé le concours de Caen en mars 2015, j’étais âgée de 28 printemps  et cela faisait près de deux ans et demi que je préparais et passais les concours.

J’ai passé le concours caennais une fois et ce fut la bonne. En effet, précédemment je passais peu de concours, 2, puis 4…,  l’année dernière fut une exception avec 8 concours, dont Caen !

Ce qui me retenait ? Le sentiment d’être médiocre en culture générale, je m’étais focalisée sur le français, après une immense déception avec le concours parisien en 2014, j’ai finalement décidé de tenter beaucoup plus de villes, un séjour à Dieppe dans l’été m’avait charmée et fait tomber sous les charmes de la Normandie (je suis originaire de Marseille).

L’écrit : du français assez classique pour moi au vu du travail effectué, des erreurs idiotes en culture gé, j’étais donc mitigée et je ne pensais pas que cela « passerait » à Caen, mais j’en avais encore beaucoup à passer donc j’étais assez détachée ce qui me permettait aussi de gérer mon stress à la différence des dernières années lorsque je n’en passais que deux, le stress était à son comble : il n’y a qu’une session par an comme vous le savez….Cependant, le concours était bien organisé et j’avais beaucoup apprécié mon court séjour

J »ai appris mon admissibilité lors d’un séjour que j’avais remporté à la montagne, j’ai attendu d’être seule après la journée de ski, et hop « vous êtes admissible », super : on fait la fête ! On avait prévu une raclette et autres joyeusetés, une raison de plus pour nous régaler !

Mais le soir même j’apprends que je ne suis pas admissible à Paris : on fait la tête… ascenseur émotionnel, petit dessert et au lit !

Venons-en à l’oral

J’ai d’abord passé la seconde partie de l’écrit le mardi, déçue par ma copie au niveau rédactionnel, en revanche, rassurée en vérifiant les mots pièges  de la dictée, je pensais que j’aurais une très bonne note ( c’était un de mes points forts…)

mercredi matin j’étais convoquée à 8h, arrivée en avance, je n’ai pas eu attendu longtemps, toutes les personnes présentes étaient sympathiques :  candidats, jurés, secrétaires…, surtout un monsieur qui s’est avéré être l’un des membres de mon jury : chouette !

Il m’appelle donc, et je le suis jusqu’à la salle où le second membre du jury, une femme , est assise, il se présente et la présente : un neurologue et une orthophoniste.

Lui, m’a alors demandé d’où je venais, et je ne me souviens plus de l’intitulé exact de la question, mais en résumé ce qu’il se passait pour moi niveau concours, j’ai donc répondu que j’avais eu la première partie de Besançon…(seul résultat dont j’avais connaissance à ce moment-là)

Très rapidement la femme m’a dit que nous allions passer aux exercices, je ne suis plus sûre de l’ordre, mais en vrac : lecture d’un texte assez littéraire, lecture de logatomes, rétention de chiffres, de phrases de plus en plus longues…

Au moment où elle m’a demandé de retourner la première feuille, je me suis précipitée et j’ai retourné les deux ! Quelle maladresse… J’ai donc recommencé en ne me laissant pas déstabiliser

Lors de la lecture du texte il n’y avait pas de ponctuation au début et j’ai dû me reprendre sur une phrase, un conseil, prenez votre temps, j’ai aussi un peu buté sur 2-3 mots….

La rétention, j’ai clairement fait des erreurs, je ne saurais les chiffrer mais ce n’était pas parfait, c’est certain.

On m’a demandé de chanter, je me suis levée, étant à l’aise avec le chant ce fut , je crois, le meilleur moment de l’oral !!

et puis, une fois terminé, la femme m’a regardée et posé la question ainsi :

« alors… vous pensez que vous avez les qualités pour devenir orthophoniste ? »

agréablement surprise par la formulation de la question, et même amusée, j’y ai répondu de tout cœur et avec enthousiasme, mais… sa question comportait une seconde partie que je n’ai pas développée…. « et quelle image avez-vous de ce métier »

Elle m’a demandé quels étaient mes loisirs, m’a parfois coupée pour me demander des précisions, lui semblait écouter et réfléchir, par la suite il est intervenu pour s’assurer que je savais dans quoi je m’embarquais, le rapport à la maladie, à la souffrance « il n’y a pas que les mots en orthophonie »

eh bien, oui ! J’ai donc répondu parfois du tac au tac…

A la fin, une dernière question sur mon parcours à laquelle je m’attendais (j’ai repris des études à 21 ans) et voilà, c’était déjà fini, « bonne continuation » m’a-t-il dit, assez détaché..

J’ai eu du mal à me lever c’était si rapide, « bonne journée », leur ai-je répondu !

Longtemps, c’est-à-dire pendant deux mois, j’ai vécu avec l’espoir de revoir les deux jurés, j’imaginais même ce que je pourrais dire de plus ou différemment si je devais repasser cet oral un jour , je regrettais mes maladresses, mes oublis, je trouvais que je n’avais pas assez argumenté…. deux mois c’est long, l’oral est repassé en boucle, de jour comme de nuit dans ma tête.

Et puis, début juin les résultats sont arrivés, ce jour-là je devais me rendre à Paris dans le cadre de la licence que je poursuivais, j’ai eu un énorme problème de connexion dans le train, je n’ai vu les résultats qu’en milieu de soirée…., en téléchargeant la liste j’ai alors vu un 3 à droite de mon nom, et pour cause, j’étais 3e sur la liste complémentaire.

J’ai relu et relu la liste comme anesthésiée, et puis je suis sortie et j’ai longuement, très longuement marché dans Paris, à m’y perdre.

J’ai été rappelée dans la semaine suivante, très rapidement, comme j’avais encore deux oraux à passer j’ai pris le temps de la réflexion mais au fond la décision était déjà prise : j’irai à Caen !

Au final mon parcours-concours : j’ai, entre septembre 2012 et juin 2015 été admissible à 4 concours : Paris, Besançon, Caen, Nice.

Concernant la vie caennaise, je suis donc venue une partie de l’été chercher un appartement, tout s’est enchaîné….

Depuis…, que vous dire si ce n’est que je suis vraiment ravie de l’école, de la formation, de la ville, la promo est très hétérogène (âge, horizons….) ce qui est extrêmement enrichissant, on s’éclate bien à Caen (sortir au grand air, mer, gastronomie, cinéma, les conférences de Michel Onfray, douceur de vivre, notre superbe fac toute neuve et écolo….) alors très sincèrement : n’hésitez pas , je n’ai pas regretté mon choix et de loin !!!

Gardez courage, repasser vos concours si cela ne passe pas lors des premières tentatives…. cela n’a rien de « grave »….ni d’exceptionnel d’ailleurs, cela en vaut vraiment la peine si vous êtes sûr(e) de votre choix, mais cette épreuve des concours est délicate, difficile, je le sais bien…., il m’arrive encore de rêver (cauchemarder) que je ne l’ai pas eu, et au début on est presque « surpris » d’y être, enfin….!

Notes : 33 / 60 culture gé
78/120 en FR
37 / 60 en rédactionnel
15,33/20 en dictée
et 87 / 120 à l’oral (14,5/20)